Comme vous le savez peut-être Valz-sous-Châteauneuf veut dire « la vallée sous Châteauneuf ». Châteauneuf est un lieu-dit de la commune de Sainte-Catherine-du-Fraisse qui abrite un château, aujourd’hui en ruine. Le château de Châteauneuf-du-Drac.

L’histoire du Drac (source : http://www.aubergedudrac.com/historique.html) :

Au 12ème siècle un vieux Drac qui avait commis les pires horreurs, se repentit, partit en pèlerin pour la Terre Sainte et en revint un matin, si changé que personne ne le reconnut.

Il s’enquit de son fils, plus dur et plus cruel qu’il n’avait été lui-même en sa jeunesse, partit à sa rencontre dans les bois de la Crêpe ou chassait le jeune homme et, sans se faire reconnaître, demanda la charité.

Le garçon lança pour toute réponse, sa meute de loups car les Drac nourrissaient des loups en guise de chiens et les bêtes mirent le vieillard en pièces.

Ce n’est que de retour au château que le jeune Drac apprit qu’il venait de tuer son père. Pour se racheter à son tour il fit bâtir une chapelle (La-Chapelle-sur-Usson) ainsi que l’abbaye d’Esteil (1151). Quant à Chateauneuf-du-Drac, il ne reste que des ruines, au bord du ravin entre Ste-Catherine du Fraisse et Pesliéres.

 

La seigneurie de Saint-Vert (source : http://saint.vert.free.fr/seigneurs.html) :

Jusqu’à la Révolution, la terre appartient aux seigneurs (simples propriétaires fonciers ou châtelains), laïcs ou ecclésiastiques. Les paysans sont locataires (tenanciers) des terres qu’ils exploitent. Ils peuvent les léguer, les louer, les échanger et les vendre à condition que l’acquéreur verse au seigneur des droits de mutation (lods et ventes).

Le seigneur est propriétaire éminent de la terre, le paysan propriétaire incomplet. Le tenancier paie le cens au seigneur pour la location perpétuelle de sa terre. Compte tenu du morcellement de la propriété foncière, de l’enchevêtrement des possessions seigneuriales, il arrive fréquemment qu’un paysan acquitte des cens à plusieurs seigneurs. Les seigneuries ne sont en effet pas calquées sur le cadre paroissial, une paroisse compte souvent plusieurs seigneurs.

Dans la paroisse de Saint-Vert, les deux principaux seigneurs sont d’une part les seigneurs de Châteauneuf-du-Drac (paroisse de Sainte-Catherine) et d’autre part les moines de La Chaise-Dieu. Ils se partagent les terres (les tenures) et les droits seigneuriaux, en particulier la justice. Les seigneurs de Châteauneuf-du-Drac exercent la haute justice dans la moitié Ouest de la paroisse de Saint-Vert. Les moines de La Chaise-Dieu exercent la haute justice dans la moitié Est de la paroisse et la basse justice dans la moitié Ouest. Pour rendre la justice, lever les impôts et administrer leurs biens, il font appel à des officiers seigneuriaux (bailli, baile, juge, procureur) qui les représentent et résident ou non sur place.

De petits seigneurs possèdent en outre quelques tenures et des droits seigneuriaux dans la paroisse de Saint-Vert. Au XIVème siècle, le seigneur de Contournat (paroisse de Saint-Julien-de-Coppel) possède des terres dans la paroisse, terres sur lesquelles il a, semble-t-il, droit de justice.
Le seigneur du Viallard (dont le château se trouve dans la paroisse de Laval) rend la justice dans une partie de la paroisse de Saint-Vert ; un tertre et une muraille séparent la justice de Châteauneuf de celle du seigneur du Viallard.

Au XIIIème siècle, la seigneurie auvergnate de l’abbaye de La Chaise-Dieu est en grande partie constituée. Elle l’est même, au moins en ce qui concerne le Livradois, dès le début du XIIème siècle. Par la suite, les moines s’efforcent de lui donner une certaine cohésion. De nombreux arrangements sont passés entre la seconde moitié du XIIIème siècle et la fin du XVème siècle.

La seigneurie de Saint-Vert appartient à la baronnie de Châteauneuf-du-Drac. Par le mariage d’Alix du Drac, dernière héritière de sa maison, avec Bertrand de La Queuille, vers 1360, la seigneurie de Saint-Vert passe à celui-ci. Elle échoit ensuite à Marc de Montboissier-Beaufort-Canillac quand il épouse, en 1535, Catherine de La Queuille. Cette branche s’éteint en 1725 avec le décès de Philippe de Montboissier-Beaufort-Canillac, ce dernier n’ayant pas de descendance.


Comme il laisse de nombreuses dettes, ses créanciers font vendre ses différentes seigneuries. Jean-Astorg de Besse de la Richardie acquiert la baronnie de Châteauneuf-du-Drac qui englobe la seigneurie de Saint-Vert. Enfin, en 1772, Jean-Claude de Besse de la Richardie vend ces terres à Barthélemy Grellet de la Deyte (1723-1810) qui est président en l’élection d’Issoire.


Parfois, les accords prennent l’aspect d’un échange de biens : l’abbaye abandonne des terres éloignées contre des fonds plus proches. Un des échanges les plus considérables est conclu en 1338 : Armand de Châteauneuf, seigneur de Mallet (au sud de Saint-Flour), échange sept manses (le manse comprend la maison paysanne, ses dépendances et les terres cultivables) ou hameaux (1 à côté de Pinols, 2 à côté de Comps et 4 dans la paroisse de Saint-Vert ) contre d’autres que possède l’abbé de La Chaise-Dieu près de Saint-Flour. C’est ainsi que les moines de La Chaise-Dieu acquièrent les manses ou hameaux de Puey Poget (Podio Pogeto), las Cumbes, Font Frenalt (Fonte Frenaldo) et del Charril Velh, situés dans la paroisse de Saint-Vert.


Les gardiens du château ?

Au nord du château, un chemin qui va jusqu’au village du Rodel, vous emmène le long du ruisseau vers des rochers peu ordinaire. En s’y arrêtant quelques instants on peut s’apercevoir que ces derniers représentent un visage et une bête. Est-ce peut-être les gardiens du château ou l’endroit où le vieux Drac fut tué par une meute de loup? Mystère …